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Un projet pour lier antibiorésistance humaine et animale

Le projet Promise a pour objectif de structurer les réseaux existants sur l’antibiorésistance.

Le projet « Promise » voit le jour afin de regrouper les travaux réalisés sur la résistance des bactéries aux antibiotiques chez les humains et les animaux.

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La transversalité entre l’antibiorésistance en santé humaine et animale fait un pas en avant dans la perspective : « One health — une seule santé ». Dans un communiqué de presse daté du 23 mai 2024, l’Anses annonce la mise en route du projet Promise, coordonné par l’Inserm. Ce dernier a un double objectif : structurer les réseaux existants sur l’antibiorésistance et établir un dispositif national de surveillance sur l’usage des antibiotiques et de la répartition des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Il vise aussi à construire une base de données afin de rassembler les résultats des différents dispositifs de surveillance, à identfier des indicateurs communs d’antibiorésistance et à établir des études pilotes pour l’analyse des résultats.

Un cloisonnement des surveillances

Jusqu’ici, les collaborations entre les dispositifs de surveillance autour de l’usage des antibiotiques et la répartition des bactéries résistantes sont très fragmentées. « La multiplicité des programmes s’explique par l’organisation de la surveillance Par exemple, pour la santé humaine, ce sont les centres nationaux de référence consacrés à une bactérie en particulier qui surveillent sa résistance aux antibiotiques. En santé animale, la surveillance se structure plutôt par espèce animale », explique Lucie Collineau, chargée de recherche dans l’unité d'épidémiologie et d'appui à la surveillance du laboratoire de Lyon de l’Anses.

Cet amas de programmes produirait une quantité importante de données morcelées. Selon l’Anses, les collaborations actuelles résultent davantage de volontés personnelles de scientifiques que de coopérations institutionnalisées. «Il n’existe pas d’instance pour coordonner ces surveillances et définir des indicateurs communs. Il manque également un groupe de travail affecté à l’analyse croisée des données collectées. Un autre frein est la différence de méthodes employées et de données collectées. Cela rend difficile une réelle surveillance », insiste Lucie Collineau.

Un projet européen

La scène européenne rejoint aussi le mouvement du décloisonnement de l’antibiorésistance. « Des actions pour favoriser la transdisciplinarité au niveau européen sont également en cours avec le projet EU-Jamrai 2 », affirme l’Anses. L’objectif est de mener des travaux pour améliorer la coordination des dispositifs de surveillance européens et à analyser conjointement leurs résultats.

Le lundi 15 avril 2024, le ministre de l’Agriculture avait également annoncé la création d’une enveloppe annuelle de 2 millions d’euros jusqu’à 2028 consacrée à la recherche pratique et théorique sur l’antibiorésistance.

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